Centre Inffo : 3 questions à Pascale Romenteau

Centre Inffo : 3 questions à Pascale Romenteau

Pourquoi avez-vous souhaité être partenaire de TOUS UNIS POUR LE PARASPORT ?

Je crois bien ne m’être même pas posé la question tant ce partenariat me semblait une évidence, une nécessité, au regard de l’enjeu qu’il représente. En tant que directrice générale de Centre Inffo, j’ai vivement souhaité notre présence à cette manifestation car je suis convaincue que le sport, tout comme l’emploi, est facteur d’intégration sociale et professionnelle.

Et ce n’est pas, ni ne doit être, qu’une affaire de professionnels. Le sport doit être accessible à tous nos concitoyens, quelles que soient leurs situations ou conditions. C’est un important facteur d’inclusion qui doit permettre aux personnes en situation de handicap de vivre normalement, comme nous tous, dans la cité. Et c’est en garantissant une égale promotion pour tous que les valeurs d’humanisme, de bienveillance, de partage et de respect auxquelles nous sommes tous très attachés trouveront leurs places.

Plus généralement, quelles actions mettez-vous en place pour faciliter l’insertion des personnes en situation de handicap ?

En tant que directrice générale d’un opérateur de l’État, assurant une mission de service public, je reste vigilante à ce que mon entreprise soit exemplaire sur ce point.

Je voudrais insister sur 3 aspects, très concrets :

– Concernant notre obligation d’emploi (soit 6 % de l’effectif moyen annuel), elle s’élève à 5 « unités » à Centre Inffo. Nous respectons bien évidemment ce seuil (salariés RQTH + contrats conclus avec des entreprises adaptées) et, en conséquence, nous ne sommes redevable d’aucune contribution à l’AGEFIPH.

– Pour l’accueil des stagiaires handicapés dans le cadre de QUALIOPI (norme qualité applicable aux organismes de formation), nous avons désigné, dès 2021, une référente handicap QUALIOPI au sein de Centre Inffo. Elle est chargée de mobiliser les expertises, outils et réseaux nécessaires pour accueillir, accompagner/former ou orienter les publics en situation de handicap. L’accessibilité du bâtiment permet l’accueil des salariés ou stagiaires en situation de handicap : rampes d’accès, largeur des portes, ascenseur monte-charge, etc.

– Nous assurons par ailleurs une veille régulière sur les politiques et initiatives prises par tous les acteurs dans nos supports d’information. Je vous invite à consulter les articles que nous publions régulièrement dans les colonnes du « Quotidien de la formation » une publication de Centre Inffo ou dans celles de notre magazine « Inffo formations », qui apportent tous deux un éclairage instructif sur ce que les acteurs font au quotidien pour l’insertion sociale et professionnelle des handicapés, et souvent de manière très innovante.

Pascale Romenteau

Directrice Générale, Centre Inffo

Pensez-vous que cette année olympique permettra de faire évoluer le regard sur les sportifs en situation de handicap et de manière générale sur les personnes en situation de handicap ?

Bien évidemment ! Nous en avons d’ailleurs tellement la conviction que le handicap a été le principal thème d’actualité de la 5 ème édition du baromètre de la formation et de l’emploi que Centre Inffo pilote en partenariat avec l’institut CSA.
Comme j’aime à le dire, mesurer c’est comprendre. L’édition 2024 du baromètre de la formation et de l’emploi, parue en mars, est riche d’enseignements sur ce point : les personnes en situation de handicap sont confrontées à des freins sociaux et matériels, mais aussi à une connaissance parcellaire des obligations légales sur le handicap. Seule la règle des 6% (contribution AGEFIPH) est majoritairement connue.

Près de 1 actif sur 5 se déclare concerné par un handicap, un taux plus élevé encore chez les chômeurs (30%). Pourtant plus d’un tiers des actifs connait une personne en situation de handicap au sein de son organisation. Aux yeux des actifs, le travail est synonyme d’intégration pour les personnes en situation de handicap, bien que leur parcours d’entrée semble semé d’embûches. Une perception d’autant plus prégnante chez les actifs en situation de handicap. De plus, pour les salariés concernés, l’identification du référent handicap au sein de leur entreprise n’est pas chose aisée.

Si les actifs sont plutôt à l’aise à l’idée de devoir travailler avec une personne en situation de handicap (84%), 4 sur 10 pointent un manque de préparation, et plus d’un tiers des actifs salariés considère que l’embauche d’une personne en situation de handicap reste difficile au sein de leur structure. Les préjugés sur leurs compétences et leur productivité représentent de loin le premier frein à leur embauche (52%). Mais les questions de l’adaptation (44%), de l’intégration (42%) et de la communication (42%) participent également de la mise à distance.

La parfaite connaissance de tous ces obstacles pendant une année paralympique permet je l’espère, de faire évoluer les regards sur tous les handicaps sans exclusive et de mobiliser toutes les parties prenantes pour une société plus inclusive.

www.centre-inffo.fr

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